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Par Dre Candace Mathers, médecin naturopathe
La popularité grandissante du jus de noni au cours des dernières années a suscité l’intérêt de la communauté scientifique pour ce fruit exotique. Bien que connu depuis des siècles pour ses vertus médicinales, ce n’est qu’aujourd’hui que la médecine moderne a commencé à s’intéresser aux bienfaits potentiels de ce fruit et de son dérivé, le jus de noni.
Le noni, également connu sous le nom scientifique de Morinda citrifolia, est un arbre tropical originaire du nord de l’Australie et de l’Asie du Sud-Est. Le fruit du noni est également connu sous le nom de nono. Ce fruit comestible est utilisé depuis des siècles dans la médecine traditionnelle des îles du Pacifique et d’Australie.
Le noni peut atteindre une hauteur de 3 à 10 m. Il produit des fruits tout au long de l’année, mais surtout en été.
Le fruit du noni est un fruit bosselé à la forme ovoïde dont la couleur peut varier du jaune pâle au blanc translucide. La chair souvent moelleuse et blanche du fruit est parsemée de graines brun foncé.
Ce fruit est reconnaissable à son odeur âcre et désagréable qui rappelle l’odeur du fromage fermenté ou du vomi et à son goût amer.
Le jus de noni est souvent fabriqué en plaçant des fruits de noni bien mûrs dans des récipients hermétiques et en les laissant fermenter pendant deux mois. On peut également obtenir du jus de noni frais en pressant simplement le fruit. Les fruits bien mûrs donnent généralement un jus plus clair, tandis que les fruits non mûrs donnent un jus un peu plus foncé.
Les peuples autochtones utilisent ce fruit depuis des siècles pour ses vertus bienfaisantes, mais qu’en est-il vraiment ?
Le jus de noni aide à normaliser la glycémie, à réduire l’inflammation et à abaisser le taux de cholestérol dans le sang.
Le diabète, fléau du siècle, touche plus de 420 millions de personnes à travers le monde. Des études montrent que le jus de noni pourrait avoir des propriétés antidiabétiques.
20 personnes atteintes de diabète de type 2, âgées de 43 à 77 ans, ont participé à une étude qui a été menée pour évaluer si le jus de noni peut être utilisé comme adjuvant au traitement standard du diabète qui repose sur la prescription d’un régime pauvre en glucides et de médicaments antidiabétiques ou d’injections d’insuline.
Les participants ont bu deux millilitres par kilogramme de poids corporel de jus de noni. Après l’étude, les chercheurs ont constaté une baisse du taux de glycémie chez 14 des 20 participants. De plus, un des participants qui n’arrivait pas à abaisser son taux de glycémie en dessous des 180 mg/dl malgré la prise régulière de trois médicaments antidiabétiques a vu sa glycémie à jeun diminuer après la consommation de jus de noni.
L’étude a également montré que la consommation de jus de noni permet d’augmenter le taux sanguin de peptide C chez les personnes qui présentent de faibles taux de ce peptide. Le peptide C et l’insuline synthétisés par le pancréas sont libérés en même temps et en quantités équimolaires dans la circulation sanguine. On peut donc connaître la quantité d’insuline produite par le pancréas en mesurant le taux sanguin de peptide C.
Une autre étude observationnelle a porté sur deux groupes ethniques différents en Papouasie-Nouvelle-Guinée et sur la prévalence du diabète dans ces deux groupes. L’étude a montré que le taux de prévalence du diabète était plus élevé chez les habitants de la région de Wanigela que chez ceux de la région de Kalo. Cela s’explique par le fait que les habitants de la région de Kalo étaient plus enclins à consommer de la goyave (en particulier des bourgeons de goyave) et du jus de noni. Les chercheurs ont remarqué que le jus de noni produisait le même effet que l’insuline sur l’organisme.
Si l’inflammation aiguë en réponse à une blessure n’a pas d’effet négatif sur l’organisme, il n’en est pas de même pour l’inflammation chronique. En effet, des études ont montré que l’inflammation chronique peut provoquer de graves pathologies qui réduisent l’espérance de vie, comme les maladies cardiovasculaires, les maladies rénales chroniques et le diabète.
Des études ont montré que le jus de noni pourrait contenir des substances anti-inflammatoires. En effet, une étude in vitro a révélé que le jus de noni contenait de l’acide asperulosidique et de la rutine.
La rutine est un flavonoïde similaire à la quercétine qui semble avoir des propriétés anti-inflammatoires. Une revue systématique de la littérature scientifique a montré que la rutine pouvait réduire l’inflammation en diminuant la production de cytokines pro-inflammatoires, comme les facteurs de nécrose tumorale alpha et l’interleukine (IL)-6.
La dyslipidémie est une affection qui se caractérise par une anomalie quantitative ou qualitative des lipides sanguins comme le cholestérol et les triglycérides. Elle peut augmenter le risque de maladies cardiovasculaires, d’hypertension artérielle, d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral.
Des études montrent que le jus de noni peut aider à normaliser le taux de cholestérol et de triglycérides dans le sang. Le tabagisme peut augmenter le stress oxydatif et aggraver l’inflammation et la dyslipidémie. Une étude clinique randomisée en double aveugle et contrôlée contre placebo a été menée pour évaluer l’effet de la consommation de jus de noni sur les taux sériques de lipides chez les grands fumeurs.
Les 132 personnes qui ont participé à cette étude ont bu quotidiennement entre 29,5 ml et 188 ml de jus de noni ou de jus de fruits pendant un mois.
L’étude a révélé que les personnes du groupe « jus de noni » présentaient des taux de cholestérol, de triglycérides et de protéine C-réactive ultrasensible (hs-CRP) nettement moins élevés. La hs-CRP est un marqueur de l’inflammation. Des niveaux plus élevés de hs-CRP peuvent indiquer un risque plus élevé de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral.
L’étude a également révélé que les personnes du groupe « jus de noni » ont vu leur taux de lipoprotéines de haute densité (HDL) ou bon cholestérol augmenter et leur taux de lipoprotéines de basse densité (LDL) ou mauvais cholestérol diminuer. Mais cela n’a pas été le cas dans le groupe placebo (jus de fruits).
Des études montrent que le noni pourrait avoir de puissantes propriétés antimicrobiennes. Une étude clinique randomisée en double aveugle a été menée pour évaluer l’effet du noni sur la leishmaniose.
La leishmaniose est une maladie chronique due à l’infection par un protozoaire du genre Leishmania. C’est une maladie vectorielle transmise par la piqûre de phlébotomes et qui est assez fréquente dans certaines régions tropicales, en Europe du Sud et dans certains pays d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud.
Seuls deux types de leishmaniose peuvent affecter l’homme : la leishmaniose cutanée et la leishmaniose viscérale. La leishmaniose cutanée se caractérise par l’apparition de protubérances et de nodules sur la peau qui s’ulcèrent, et par un gonflement des ganglions lymphatiques.
La leishmaniose viscérale se manifeste généralement par de la fièvre, une hypertrophie du foie et de la rate, une perte de poids et des résultats anormaux des analyses de sang.
L’étude a montré que l’application d’une pommade à base de noni permettait de lutter efficacement contre la leishmaniose cutanée. Sur les 40 participants, 80 % ont obtenu des résultats positifs.
Une étude in vitro a montré comment le jus de noni permet de lutter contre les infections parasitaires. L’étude a révélé que le noni augmente la production et la libération d’oxyde nitrique dans les cellules. L’augmentation de la production d’oxyde nitrique aide à réduire le nombre de protozoaires du genre Leishmania vivant dans les cellules.
Alors que les nausées et les vomissements après une intervention chirurgicale sous anesthésie générale sont chose courante, des études montrent que le noni a des propriétés antiémétiques et qu’il pourrait être utilisé pour soulager les nausées après une intervention chirurgicale.
Une étude randomisée en double aveugle et contrôlée contre placebo a été menée pour évaluer si une supplémentation en noni permet de prévenir les nausées après une intervention chirurgicale.
100 personnes âgées de 18 à 65 ans ont participé à cette étude. Les participants ont pris soit un placebo, soit 150 mg, 300 mg ou 600 mg d’extrait de noni une heure avant l’intervention chirurgicale.
Seuls 48 % des participants ayant pris 600 mg d’extrait de noni ont eu des nausées au cours des six premières heures suivant l’intervention chirurgicale, contre 80 % des participants du groupe placebo.
Le jus de noni est utilisé depuis des siècles dans la médecine traditionnelle des peuples d’Asie du Sud-Est et il est généralement considéré comme propre à la consommation humaine.
Une étude clinique randomisée en double aveugle a été menée pour évaluer les effets secondaires potentiels de la consommation de jus de noni pendant 28 jours. Les 96 personnes qui ont participé à cette étude ont été réparties en 4 groupes : 0 ml, 30 ml, 300 ml ou 750 ml de jus de noni par jour.
L’étude a montré qu’il n’y avait pas de différence entre les résultats de laboratoire ou d’électrocardiogramme (ECG) des différents groupes. De plus, aucun effet indésirable grave n’a été signalé par les participants.
Alors que les études ont démontré l’innocuité du jus de noni, certaines personnes peuvent ressentir des effets indésirables comme des diarrhées, des troubles gastro-intestinaux et des lésions hépatiques si elles en consomment trop.
Des études de cas ont montré que l’ingestion de jus de noni peut provoquer des lésions hépatiques. Les lésions hépatiques se sont résorbées après l’arrêt de la consommation de jus de noni. Les chercheurs n’ont cependant pas pu établir un lien de causalité entre l’ingestion de jus de noni et les lésions hépatiques et ont conclu qu’il pourrait s’agir d’un phénomène rare.
Le noni est un fruit comestible qui est utilisé depuis des siècles dans la médecine traditionnelle des îles du Pacifique et de l’Asie du Sud-Est. Il a d’innombrables bienfaits et aide notamment à normaliser la glycémie et le taux de cholestérol et de triglycérides dans le sang. Le jus de noni est un concentré de nutriments que vous pouvez ajouter à votre routine de bien-être.
Références :
